Archive for octobre, 2015

L’Histoire est Ronde : la Corée en 5 minutes (et pas plus)

vendredi, octobre 30th, 2015

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Au vu de sa taille et de sa position géographique, entre la Chine et la Japon, il est tout sauf étonnant que la Corée ait subi l’influence de ces deux grandes puissances au cours des siècles.

En 1910, le Japon – qui a gagné en respectabilité auprès des puissances occidentales en collant une inattendue rouste navale à la Russie cinq ans plus tôt – décide que ça serait bien s’il avait lui aussi son empire colonial, histoire de se la raconter comme les Français, les Anglais et compagnie. Ça tombe bien, ça fait quelques années que la Chine n’est plus en position de force pour montrer les dents quand on s’approche trop de la gamelle. Quant à la Russie, on en a parlé il y a une phrase.

Comme d’habitude dans ce cas-là, on saute sur le premier prétexte bidon pour justifier l’invasion, bien évidemment dans le but de civiliser tous ces barbares, apporter les fleurs et les petits oiseaux. Dans les faits, comme n’importe quel système colonial, celui mit en place par l’Empire Nippon est injuste et propice à tous les excès. L’occupant essaie ainsi d’effacer toute trace de culture coréenne, bannissant l’emploi de son alphabet, interdisant l’enseignement de son histoire passée, rendant obligatoire la religion shinto, etc.

Les malheurs de la Corée sont loin d’être terminées : à partir de 1937 commence la guerre Sino-Japonaise (sino = Chine), guerre qui se noie dans la seconde guerre mondiale. Des dizaines de milliers de Coréens sont enrôlés de force dans l’armée Japonaise, tandis que des centaines de milliers de femmes et jeunes filles sont asservies en « femmes de confort » pour les soldats occupants. En parallèle, des mouvements de résistance se créent, notamment au niveau de la frontière chinoise.

En Août 1945, le Japon capitule et le conflit mondial s’achève. …Mais toujours pas les ennuis de la Corée. Suite au départ des Japonais, le Sud de la péninsule se retrouve administré par les Etats-Unis et le Nord par l’Union Soviétique (la ligne de démarcation étant le 38ème parallèle). Il est initialement prévu de rendre au pays sa totale souveraineté mais… la réalité de la Guerre Froide en décide autrement. En 1948, deux gouvernements, en phase avec les idéologies respectives des deux occupants, sont établis au Nord et au Sud. En 1950, le Nord attaque le Sud. Le monde entier ou à peu près s’en mêle. Encore une guerre.

En 1953, la guerre s’achève …ironiquement comme elle avait débuté : deux territoires, séparés par le 38ème parallèle. Dans l’intervalle, des millions de gens sont morts, dont une majorité de civils. Séoul, très endommagée, aura changé quatre fois d’armée occupante.

La paix enfin, mais au prix d’une scission douloureuse qui perdure jusqu’à nos jours. Les pays se développent, assistés financièrement par les puissances respectives qui ont aidé à foutre la merd…, pardon, qui les ont soutenus pendant la guerre. D’ailleurs, contrairement aux idées reçues, le Nord communiste sera pendant plusieurs années plus prospère que le Sud capitaliste.

Avec la chute de l’URSS, le Nord perd un précieux soutien économique et diplomatique. Le régime s’isole encore plus du reste du monde. Dans les années qui suivent, le pays subit une famine dévastatrice.

Et de l’autre côté du 38ème parallèle… à partir des années 80, le Sud se démocratise enfin (oui, bien que non-communiste, c’était pas tip-top quand même jusque là), le niveau de vie augmente significativement et quelques décennies plus tard, des tonnes de groupies du monde entier se pâment devant des chanteurs de KPop, les garçons veulent donner des coups de pied de Tae Kwon Do et tout ce monde utilise des smartphones Samsung.

Stop chrono !
A une prochaine 🙂

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Références photos de fin :

  1. Busan Citizens Park, à Busan.
  2. Temple de Bulguksa, à Gyeongju.

L’Histoire est Ronde : Hong-Kong en 5 minutes (et pas plus)

mercredi, octobre 21st, 2015

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L’histoire moderne d’Hong-Kong commence au 19ème siècle, lorsque les puissances occidentales trouvent régulièrement de bons vieux prétextes bidons pour faire la guerre à la Chine et lui grappiller des bouts de territoires : dans les découpages de pizzas qui s’en suivent, la Grande-Bretagne récupère Hong-Kong.

(Pour l’anecdote, le prétexte invoqué par les Anglais pour aller jouer du canon fut l’opposition du pouvoir Chinois au commerce …de l’opium. Ça ne s’invente pas.)

A l’origine, Hong-Kong se limite à l’île homonyme, mais dans les années suivantes, les Anglais récupèrent des portions de la côte chinoise lui faisant face, à commencer par la baie de Kowloon. C’est pourquoi aujourd’hui, il faut toujours faire la distinction entre Hong-Kong tout court (l’agglomération) et Hong-Kong island (un quartier de la ville).

Les années passent et la colonie britannique se développe, voyant notamment l’arrivée d’un important nombre d’immigrés originaires du sous-continent Indien (= actuels Inde + Pakistan + Bangladesh). Leurs descendants constituent toujours aujourd’hui une importante minorité de la population.

La seconde guerre mondiale n’épargne pas Hong-Kong : le 8 Décembre 1941, à peine 8 heures après l’attaque de Pearl Harbor, la ville subit à son tour l’assaut des Japonais. Elle tombe le jour de Noël. Jusqu’à la fin de la guerre, elle subit l’impitoyable occupation nippone : famine, viols de masse et j’en passe. A l’issue du conflit, la population, entre fuites et décès, a diminué de plus de moitié (600 000 contre 1, 6 million avant-guerre).

Après-guerre, la Grande-Bretagne choisit de conserver la colonie, par intérêt stratégique (à cause de la Guerre Froide). La gouvernance en est cependant progressivement démocratisée, de part le contexte global de décolonisation. La ville se reconstruit, la population croit à nouveau (via l’arrivée de nombreux Chinois fuyant le régime communiste) et quelques décennies plus tard, le monde entier connaît Bruce Lee et son super nunchaku.

En 1997, Hong-Kong est rétrocédé à la Chine, mais conserve un gouvernement (démocratique) et une monnaie distincts de la Chine « continentale ». Ce qui explique, par exemple, qu’il n’y ait pas besoin de visa pour s’y rendre, contrairement au reste de la Chine.

Stop chrono !
A une prochaine 🙂

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PS : j’ai eu l’idée de cette série d’articles quasiment dès le début de ce voyage. Il m’arrive souvent de traverser des pays dont l’histoire ne nous est pas familière. Ça n’est pas pour ça qu’elle est inintéressante et qu’elle doit être snobée.
J’entends de temps en temps des phrases du genre « L’histoire, c’est rasoir/ça me soûle ». Ça me donne un peu l’impression qu’on chie sur la mémoire de tonnes de personnes qui ne le mérit(ai)ent pas. Du coup, je me suis dit : chiche ! On va faire essayer de faire du compact, et si les gens accrochent, ils pourront enchaîner sur tout un tas de textes plus détaillés rédigés par de bien meilleurs spécialistes que moi 🙂

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PS 2 : pour celles et ceux d’entre vous qui se poseraient des questions sur les statues montrées sur les 2 photos ci-dessus : il s’agit de la « Hong-Kong Avenue of Comic Stars », une zone du parc de Kowloon dédiée aux plus célèbres personnages de la bande dessinée hong-kongaise…. parfaitement inconnus par chez nous ^^;

L’espèce de Batman est nommé Dragon Lord, par exemple.

Ça m’a donné envie de découvrir leurs aventures. Pas vous ? 🙂

Hiroshima, entre Eaux et Flammes

lundi, octobre 19th, 2015

Je ne savais vraiment pas trop à quoi m’attendre avec Hiroshima.
Je ne suis pas déçu.

Le six canaux de la rivière Ôta divisent la ville en plusieurs îlots. L’eau est limpide et les berges verdoyantes. La ville a beau être grande, sa configuration géographique la rend paisible.

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Difficile d’imaginer que c’est à ce même endroit que, 70 ans plus tôt, fut larguée la première bombe atomique qui tua – à court ou long terme – des centaines de milliers de personnes, civiles pour la plupart.

Seul témoin restant de l’époque, le dôme de l’ancienne préfecture, laissé volontairement en l’état.

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Le gargouillement des tripes

samedi, octobre 17th, 2015

Au bout d’une semaine et demi de boulot dans l’hôtel de Kyôto, la situation a quelque peu évoluée : l’Américain puis la Philippine nous ont successivement quittés. Une Allemande est venue en remplacement, mais son comportement ne nous encourage pas des masses à nous lier à elles (genre je gueule au téléphone tous les soirs, entre minuit et deux heures du mat’). Du coup, l’ambiance est un peu moins folle. Quelques jours plus tard, deux Françaises sympas arrivent à leur tour, mais c’est déjà trop tard.

Trop tard, parce que je commence en avoir ras le bol du manque d’organisation total dans lequel on travaille (le gars censé nous superviser quitte son boulot en Novembre, donc il fait pas état de la motivation la plus énorme), que j’ai un peu l’impression d’avoir fait le tour de la ville et qu’une sensation bien connue se manifeste dans mon organisme : le gargouillement des tripes.

En gros, j’ai la bougeotte qui me démange.

Après des jours d’atermoiement et de repoussage d’échéance, mon départ se fait de façon on ne peut plus précipitée, vu que le bus de nuit que je recherche n’existe – pour une raison que j’ignore – que le Vendredi. Bref, j’annonce à tout le monde que je pars …le jour même.

Retour vers le Sud-Ouest, direction Hiroshima.
(Vous remarquerez que je vous ai évité les titres d’articles subtiles du genre « Hiroshima, c’est de la bombe » et compagnie 😛 )

J’ai réservé mon hôtel (pas la nuit que je passe dans le bus, mais celle d’après) tout autant à la dernière minute. Du coup, y avait pas beaucoup de choix.

Et du coup, je ne me rends compte le matin de mon arrivée que l’hôtel n’est pas à Hiroshima même, mais à Miyajimaguchi …à 25 minutes en train.

Au final, ma manie de la dernière minute et ma bourde géographique jouent en ma faveur : Miyajimaguchi est au bord de la mer, en face d’une île (Miyajima tout court). Un plan récupéré à l’hôtel m’apprend que l’île recèle de temples, parcs et autres panoramas. Du coup, je prends un ferry au flair, en espérant que je ne débarquerai pas pour me rendre compte que l’accès est payant.

Bonne initiative, puisque c’est gratuit.

Ce genre d’aventure me rappelle beaucoup ma découverte de l’île de Rangitoto en Nouelle-Zélande, il y a presque 2 ans 🙂

Rien à voir niveau faune et flore, cependant : l’île est peuplée de chevreuils en liberté et se mêlant aux gens sans la moindre crainte, tant que les arbres ont des débuts de couleurs d’automne (avec des températures d’été 😎 ). La base de l’île est on ne peut plus bouffée par le tourisme et les touristes, mais heureusement, la ballade vers le sommet s’avère plus sauvage.

Alors que j’approche du but, j’entends des moines jouant du tambour à huis-clos. Dans le genre motivation pour les derniers mètres et impression d’accomplissement épique, ça le fait 🙂

Sur ce, je ferme mon claque-merde et je balance les photos.

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Je bosse enfin !

mercredi, octobre 7th, 2015

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Et paf ! Comment pousser des gens à lire de façon vile – nouvelle tentative 😛

Depuis la Corée du Sud, j’y pense sans arrêt : le Japon est un pays cher (comme pas la plupart des pays de ce voyage, à vrai dire) et il n’y a pas 3000 façons d’économiser de l’argent : je dois me trouver un travail.

Pas un travail rémunéré (je n’ai pas le visa pour), mais un travail qui permette de bénéficier a minima de l’hébergement gratuit. Après plusieurs tentatives infructueuses au cours des semaines et jours précédents, je trouve enfin ma pépite. Ça tombe bien, je commençais un peu à me morfondre à Osaka.

Direction Kyôto, l’ancienne capitale impériale, à une heure de train.
S’il s’agit également d’une grande ville, elle s’avère moins soumise à l’effet « gros buildings partout », et ça fait du bien.

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Mon lieu de travail (ci-dessus) est un ensemble de mini-hôtels et un restaurant appartenant au même propriétaire. Le boulot en question consiste pour l’essentiel à faire les chambres, le ménage et la lessive le matin, nous laissant l’après-midi de libre.

Je dis nous, car je ne suis pas le seul volontaire : il y également un Américain, une Philippine, une Malaisienne, et ultérieurement une Italienne. Autant dire que la main d’oeuvre fait tout sauf défaut.

Quant à Kyôto elle-même, elle ne manque pas d’endroits à visiter et de restaurants où se goinfrer.

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Bref, on peut dire que je suis plutôt bien tombé 🙂

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Fragments de vie nipponaise

jeudi, octobre 1st, 2015

À Fukuoka, le soir : j’entre dans une salle de pachinkos et pachislots, machines à sous locales adulées fonctionnant avec des billes. J’en ressors au bout de 30 secondes, désireux de conserver mes tympans et mes poumons (oui, j’y suis allé au pif et me suis retrouvé dans la salle fumeur). Comment font-ils pour rester assez des heures, impassibles, dans un tel environnement abrutissant ?

À Fukuoka, dans la matinée : vadrouille près du temple de Sumiyoshi. Un type se gare avec sa grosse bagnole noire, ouvre les portes. Un prêtre shinto arrive et bénit la voiture avec un espèce de bâton-balai. Le type ouvre le coffre. Hop, une autre bénédiction pour l’arrière de la voiture. Pas de jaloux.

À Fukuoka, toujours : en me baladant aléatoirement à la recherche d’un parc, je tombe sur… le quartier coquin de la ville. …De jour. Ambiance très calme, du coup 😀

À Osaka, le soir : déambulage dans la galerie marchande couverte du quartier de Nishinari. Plein de mini-bars (en gros, une boutique avec juste un comptoir) où la clientèle – essentiellement masculine et plutôt âgée – s’essaie au karaoké tout en se faisant servir un petit jaune (enfin, probablement du saké, j’imagine) par des barmaids totalement féminines, entre 20 et 40 ans.

Toutes ces anecdotes étant écrites depuis ma chambre d’hôtel perso avec télé, frigo, lit… enfin matelas au ras du sol, le tout dans… 6 m².

PS : le titre de cet article est un clin d’œil à celui-ci, publié il y a 5 ans. Ce que tout le monde a oublié et dont le monde s’en fout 😛 M’en fiche, je m’amuse tout seul 😮

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