Archive for février, 2015

Je suis vivant

jeudi, février 26th, 2015

Il fait chaud.

Les fesses (idéalement) calées contre ce que tu trouves (le sol, un mur ou ton sac), tu attends.

Au milieu de cette bourgade paumée, qui n’a pour unique vocation qu’être une zone transitoire, tu ressembles un peu à une anomalie cosmique : seul étranger, attendant pour une durée pas vraiment déterminée un transport qui te conduira vers une destination pas complètement déterminée au bout d’un nombre d’heures relativement indéterminé.

Tout près de toi se trouve une petite boutique vendant de tout et de rien. D’un haut-parleur s’échappe une musique locale typiquement kitsch genre Ode à l’Amour (mais pas la version de Beethoven).

Ta dernière douche remonte facilement à plus d’un jour. L’hygiène de tes vêtements est en adéquation optimale avec celle de ton corps.

Et pourtant, pourtant… c’est souvent dans ces moments-là que tu te dis :

« Je suis vivant. »

Estoy vivo.

 

La Terre est ronde, Episode VII : mastering jungle and waves, looking for the Jaguar y sus amigos muy peligroso

Remerciements :

Chloé, Eefke, Elias, Espan, Fabrice, Franka, Frida, Gabriel, James, Jenni, Judith, Kewin, Marion, Mark, Maryline, Nico, Pim, Ron, Sebastian, Vera, la famille suédoise de Cahuita et le cuistot vénézuelien inattendu à Alajuela.

The Reggae Wave Dancer

lundi, février 23rd, 2015

Me voici donc enfin sur cette cote Atlantique. Ici, une importante proportion des habitants a des ancetres Jamaicains, anciens esclaves ayant emigre au dix-neuvieme siecle. Comme durant de nombreuses annees (jusqu’en 1949 pour etre precis), la segregation les empechait de vivre dans d’autres parties du Costa Rica, une communaute et une culture propre ont vu le jour, adaptant notamment la cuisine a la sauce Caraibes.

Ca c’est pour le blabla historique. Puerto Viejo est un endroit tres touristique, avec ses exces. Au debut, je suis un peu deroute par le changement d’ambiance par rapport a ce qui a precede. Pas que les precedents endroits que j’ai visites soient denues de touristes, loin de la, mais ici, y a un cote un peu Club Med. Heureusement, il y a les plages immenses autour et je commence a me faire plaisir en me trouvant des endroits isoles pour me baigner dans la mer ou dans les rivieres s’y jetant en sortant de la mangrove,  observer la nature au plus pres (echassiers, lezards, papillons et singes) et les vagues se fracassant sur les recifs.

Les vagues justement. L’envie me trottait dans la tete depuis un moment, et j’ai enfin l’occasion de me lancer : avec Elias, le proprio de l’hotel ou je creche, je prends ma toute premiere lecon de SURF 🙂

Resultat des courses au bout de 2 heures : beaucoup de vagues dans la tronche et je tiens debout a peine un dixieme de seconde (et encore, dans la mauvaise position). Mais ca m’a donne envie de recommencer un de ces quatre…

PS : pour les photos, no functiona el puto de cable. Pas ma faute, plus tard.

Le Pont de la Rivière pas Kawai

vendredi, février 20th, 2015

J’ai quelques problemes de choix de trajet : j’aimerais pousser mon exploration du Panama plus a l’Est, mais l’idee de devoir – plus je m’eloigne de la frontiere – devoir me retaper des heures et probablement plusieurs jours de retour (je dois redecoller de San Jose, au Costa Rica), via les exactes memes routes qui plus est, ne m’enchante guere.

Je me decide donc a retourner au Costa Rica. Comme je n’ai fait que la Cote Pacifique (au Sud), je souhaite m’attaquer desormais a l’Atlantique/les Caraibes (au Nord). Ca me permet de plus de revenir par un chemin different, et meme via un poste-frontiere different.

Le matin-meme de mon depart, un Allemand de mon hotel a Boquete me donne le tuyau ultime que je n’attendais plus vraiment : oui, il est bien possible de faire en moins d’une journee le trajet que j’envisage, en passant par les transports locaux uniquement. Vive l’organisation au dernier moment 😎

Le poste-frontiere donc. Le pont metallique qui enjambe le Rio Sixaola et relie Guabito (cote Panama) a Sixaola (cote Costa Rica), est un element pittoresque connu qui se traverse a pied.

Enfin pas cette fois. Une manifestation d’une petite centaine de frontaliers des deux bords bloque l’acces. Pour passer la frontiere, il faut donc passer en bateau – frele pirogue en plastique serait un terme plus approprie – pour un cout de 1$ (heeeee oui, forcement, vous croyiez quoi ?).

Ni mon sac ni mon popotin n’ayant pris l’eau, je peux prendre mon ultime bus de la journee, direction Puerto Viejo de la Talamanca…

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Panamania

mercredi, février 18th, 2015

Après un mini-bus, un bateau, un bus, un passage de frontière sans histoire et deux autres bus (en gros 5 heures de transport, sans les pauses intermédiaires), me voici arrivé à Boquete, Panama, à 1000 et quelques mètres d’altitude.

Ici, plus rien à voir avec la jungle, sa chaleur moite et ses bruits incessants : le décor paraît presque alpin, je randonne essentiellement sur du bitûme (du moins pour l’instant) quasi-seul dans un quasi-silence, avec un petit vent frais bienvenu.

Concernant le premier ressenti facon « Bébert au Cafe du Commerce », si je devais comparer le Panama au Costa Rica (du peu que j’ai vu de chaque pays), je dirais que le premier est un peu plus pauvre que le second, sans doute du fait d’une situation politique moins stable sur la durée que son voisin. Après, le deux pays recevant pas mal d’argent des Etats-Unis, c’est loin d’être la misère extrême. Autre remarque : la présence d’Amérindiens, en tenue traditionnelle colorée; si le Costa Rica est aussi très métissé (comme pas mal de pays d’Amérique latine), je n’en avais pas aperçu là-bas.

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Welcome (back) (again) to the Jungle

lundi, février 16th, 2015

Je ne lâche plus mes deux Allemands de Puerto Jiménez : nous voilà parti pour Los Brazos del Tigre (« Les Bras du Tigre », en référence aux deux bras du fleuve – le Rio Tigre – passant par cette localité) à une heure de bus. Après une demi-heure de marche ascendante, nous atteignons notre bien spécial hôtel : une modeste bâtisse en bois totalement isolée en haut d’une colline. Mieux vaut avoir prévu de faire ses provisions avant, sinon il faut se taper les trente minutes de redescente. Ajoutons par ailleurs que l’unique échoppe du village ne propose vraiment pas grand chose 😛

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Autrefois, Los Brazos comptait des milliers d’habitants, chercheurs d’or pour la plupart. Aujourd’hui, il n’y a guère qu’une centaine de résidents, plus quelques touristes avides de rando et d’expérience écolo au calme.

Niveau ballades, on est servi, même si ca implique souvent de se lever plus qu’aux aurores (de toute manière, j’ai quasiment pas eu de mâtinée « standard », depuis mon arrivée au Costa Rica). Lever et coucher de soleil, faune et flore quasiment aussi riche que dans le Corcovado (et gratuitement, cette fois 😎 ) plus baignades dans des cascades en bonus.

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Tout paradis a néanmoins ses revers : pour une des premières randos, je choisi fort intelligemment de partir pieds nus (marre de devoir mouiller ou enlever les chaussures sans cesse pour les traversées de cours d’eau). En cours de route, je ressens comme une très désagréable piqûre – puis plusieurs – sur ma tête, puis sur pas mal d’endroits de mon corps. Je pense à une araignée, mais pas du tout : il s’agit en fait d’une armée de fourmis dont j’ai coupé négligemment le chemin avec mes petons. La sanction a été immédiate.

Malgré une vigilance accrue, nous ne sommes pas au bout de nos surprises : au bout d’un moment, le sentier s’avère ni plus ni moins être que la rivière elle-même. Sympa de devoir marcher pieds nus sur des caillous fort variés avec le courant, la fatigue et le serpent.

Ah oui, le serpent.

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Je suis passé juste à côté sans le remarquer, mais l’Allemand derrière moi pousse un cri car il a failli poser le pied dessus. C’est que c’est balèze en camouflage, ces bestioles. Quand je pense que j’aurais pu poser la main sur la rocher sur lequel il se tenait, afin d’avoir d’assurer mon équilibre…

Heureusement, tout venimeux qu’il soit (4 heures de délai en cas de piqûre…), il est plutôt du genre débonnaire : en gros, il « dort » en attendant des proies, ce que nous ne sommes pas pour lui. La marche prend quand même un tour plus paranoïaque.

Les soirs, nous nous remettons de nos longues heures de marche et rencontres animales multiples en contemplant les étoiles et nous offrant des tambouilles monstres. On a du bol, un des deux Allemands (Monsieur j’ai vu le serpent) s’y connaît niveau cuisine. Un exemple de diner parmi d’autres : rix + noix de coco (fruit et lait) + curry + oeufs + thons + haricots + maïs + oignon + ail + poivre 😎

Au bout de quatre jours riches en aventures et en calories, nous quittons cette jungle « bon rapport qualité/prix » et reprenons nos routes solitaires : l’un vers le centre du pays, l’autre vers le Nicaragua (au Nord) et le dernier (bibi) vers le Sud, à savoir le Panama…

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Welcome to the jungle

mercredi, février 11th, 2015

San José ne fait que me confirmer deux choses :

  1. Les capitales ne sont généralement pas des villes très intéressantes.
  2. Le Costa Rica, c’est cher.

Je n’ai donc pas trop intéret à m’attarder dans les parages. Dans l’idée de me rendre au Panama voisin, je prends un bus pour Puerto Jiménez, au Sud du pays. 6 à 7 heures de route plus tard, je débarque dans un dortoir où je vais la connaissance de deux Allemands. On a tous les memes problemes de budget, mais malgré tout, on voudrait bien profiter un peu des parcs nationaux.

Le lendemain, on saigne nos porte-monnaies pour s’offrir une excursion de deux jours et une nuit dans le Corcovado. Un couple de Québéquois se joint à nous (allégant le cout financier par la meme occasion).

Ca serait assez long de vous lister tout ce qu’on s’est pris dans les yeux (et les jambes), mais voici un (très) petit apercu 🙂

Welcome to the Jungle 😎

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