Highway to Hall

Hello !
Ça fait un moment que je n’avais pas donné de nouvelles, mais comme vous devez le savoir à présent, ce n’est pas évident avec le rythme de vie à l’école.

Ces dernières semaines, je continue à m’incruster sur de nombreux tournage de films de thèse des étudiants de la promo précédente, souvent en tant qu’assistant-caméra ou figurant. Dans ce dernier cas de figure, cela inclut par exemple prendre part à une chorégraphie dirigée par une drag queen complètement détraquée, autant vous dire que j’ai hâte de voir le résultat final 😀
C’est souvent comme ça : beaucoup de rigolade ET beaucoup de travail (parce qu’on l’a répétée malgré tout  pendant facile 3h cette choré stupide…)

En parallèle, on a la reprise des cours, qui incluent de nouvelles matières, telle écriture de script et documentaire.

Le documentaire, parlons-en : c’est le second « gros truc » après le tournage des films 16mm. On reste sur du format court (une dizaine de minutes max), mais cette fois-ci, on passe au format numérique (youpiii). A nouveau il y a une compétition pour désigner dans la promo les réalisateurs (et les non-élus seront repartis dans leurs équipes pour les 4 rôles restants : producteur, caméra, son et montage).

Cette fois-ci, il n’y a plus 2 mais 5 élus, et il ne s’agit plus de présenter votre vision d’un script pré-existant mais de trouver un sujet un minimum original et l’approche intéressante qui va avec. Surbooké par les tournages, les cours et l’écriture de script, ce qu’il me reste de cerveau et d’imagination disponibles sont bien en mal de trouver une idée un minimum pertinente et motivante. Je décide de jeter l’éponge : je préfère faire du bon boulot au sein de l’équipe de quelqu’un qui a un vrai sujet que d’entraîner des gens sur un concept foireux que j’ai déniché à la dernière seconde. Au moins, je suis honnête avec moi et les autres.

D’ici la semaine prochaine, je devrais savoir sur quel rôle et projet j’atterris. Les tournages sont prévus pour Décembre.

Alors que la phase « documentaire » commence à peine, je m’immisce à nouveau sur un tournage de film de thèse : rendez-vous est donné dans un immeuble tout proche du mien. Ce que je découvre ressemble sans doute au cauchemar des dames de la bonne société, mais au paradis des cinéastes : un décor déjà tout prêt pour un film.

Surtout quand le sujet du film est une fête underground dans une ambiance psychédélique (pléonasme).

Plus précisément, tout l’immeuble est taggé de fond en comble, sur chaque centimètres carré. Et quand je dis tout, c’est TOUT.
Genre la cage d’ascenseur (avec le bruit grinçant qui va bien avec)

Ou encore le toit :

La réalisatrice voulait initialement tourner la fête dessus, mais c’est trop dangereux au-delà de 5 personnes (et en plus l’accès est interdit).

Ça, c’est l’appartement auquel on a accès (notamment pour entreposer notre matériel) :


(spéciale dédicace au frangin pour la borne d’arcade, take a look 😉 )

Vous l’aurez compris, on est dans une espèce de squat anarcho-post-hipster-tendance. Ce qui ne m’empêche pas de croiser deux mamies à chiens dans l’ascenseur, entre deux-allers-retours. Ça détonne 😀

Pour une fois, je ne suis pas assistant à la caméra, mais chargé du son.
Et pour un fois, je n’ai pas lu le script au préalable, et je n’ai qu’une idée diffuse du sujet.

En arrivant, j’apprends qu’il va y avoir une scène entre les 2 actrices principales dans la salle de bains.
Enfin, une scène, quoi.

Oui, vous avez parfaitement compris 😛

Et dans ce genre de situations, par respect pour les interprètes (tant pour leurs performances que pour leur intimité), on fonctionne en « plateau fermé » : équipe de tournage hyper-restreinte, seuls les membres absolument essentiels peuvent être présents.

Et la prise de son, c’est essentiel.

Et…

Et je vais doucher vos fantasmes tout de suite : comme la prise de son, c’est essentiel, mais que comme ne pas voir apparaître le gars du son et sa perche (son micro, pas l’autre perche, bande de dégoûtants 😛 ) sur un plan, c’est essentiel aussi, je me retrouve enfermé dans les toilettes, planqué derrière la porte, témoin aveugle d’une embrassade passionnée.

La scène suivante se déroule… dans la chambre.
Rien de cochon, mais deux actrices discutant en sous-vêtements quand même.

Et je vais devoir à regret briser à nouveau vos perverses espérances : à moitié enrhumé, je dois effectuer debout, immobile et silencieux un enregistrement de son de prises de plus de 3 minutes (ce qui est très long) dans une chambre assez compacte.

Comme souvent sur un plateau, l’accumulation de personnes et de matériel dans un endroit exigu fait très vite grimper sa température. Je commence à me sentir nauséeux. Je m’acquitte avec succès de mon travail et à peine celui-ci terminé, je préviens la réalisatrice que j’ai besoin d’air frais et m’éclipse de la chambre, pour éviter un malaise. Je me rétablis très vite heureusement : j’ai pris la bonne décision au bon moment.

Le lendemain, on tourne dans les escaliers et couloirs de l’immeuble. Malheureusement, c’est Vendredi soir (et jour de fêtes d’Halloween en plus), ce qui fait qu’il y a des fêtes dans tout l’immeuble, ce qui devient un cauchemar pour le son (et donc bibi).

Oui, c’est l’ambiance qu’on veut donner au film, mais si on n’arrive même pas à distinguer ce que disent les actrices, ça ne sert pas à grand chose…

Le cinéma est une aventure infinie jamais avare en imprévus…. 🙂

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